Négliger la santé mentale a d’importantes conséquences sociales et économiques

Partager

Dans son étude publiée en juillet 2014, l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) invite les gouvernements à faire de la santé mentale une priorité. En investissant dans la santé mentale, les états peuvent améliorer les conditions de vie de la population et en retirer des bénéfices sociaux et économiques significatifs.

Les coûts directs et indirects de la mauvaise santé mentale peuvent dépasser 4 % du PIB d’un pays constate l’étude de l’OCDE.

L’OCDE évalue que 5 % de la population est atteinte d’une condition sévère de santé mentale et qu’un autre 15 % vit avec une condition moins sévère.

Les personnes aux prises avec un problème sévère de santé mentale ont une espérance de vie de 20 ans inférieure à la moyenne de la population générale, en raison surtout de leur mauvais état de santé physique.

L’OCDE estime que les personnes vivant avec un problème sévère de santé mentale sont de six à sept fois plus souvent exclues du marché du travail que le reste de la population.

Près du tiers des personnes atteintes de schizophrénie ne sont pas prises en charge convenablement par les systèmes de santé. Le pourcentage dépasse 50 % pour les personnes ayant un trouble bipolaire et 57 % pour les troubles anxieux.

Les problèmes de santé mentale représentent près du quart de l’ensemble des problèmes de santé d’une population, alors que les dépenses consacrées à la santé mentale sont souvent de l’ordre de 10 % du budget de la santé d’un pays.

Lorsque la fermeture de lits psychiatriques a été accompagnée d’une disponibilité d’accès à des soins de première ligne et à des services dans la communauté, plusieurs personnes ont vu leurs conditions de vie s’améliorer.

Mais comme la disponibilité de services communautaires demeure très généralement insuffisante, trop de personnes aux prises avec des problèmes sévères de santé mentale se retrouvent en situation d’itinérance, en incarcération et en réadmission fréquente dans les hôpitaux.

L’étude de l’OCDE rejoint de façon très similaire les conclusions du rapport du Commissaire à la santé et au bien-être de 2012 qui a décrit les conséquences humaines et sociales de la faible attention des autorités publiques du Québec à l’égard de la santé mentale et de l’insuffisance des moyens qui lui sont consacrés.

Notes de lecture – Claude Saint-Georges

Source : http://www.oecd.org/els/health-systems/Focus-on-Health-Making-Mental-Health-Count.pdf