Le 9 septembre 2021. – Le COSME a été entendu par la Commission spéciale sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie le 11 août 2021. D’entrée de jeu, le président de l’organisme Charles Rice et la personne ressource Claude Saint-Georges ont précisé que les membres du COSME n’avaient pas de position arrêtée sur l’aide médicale à mourir pour les personnes ayant un problème de santé mentale. À l’intérieur de ses troupes, notre réseau constate des visions divergentes ; certains membres y sont plutôt favorables, se basant sur le principe de l’autodétermination et de l’accès sans discrimination à l’égard des personnes, d’autres s’affichent contre, s’appuyant sur des fondements éthiques et sur l’aspect évolutif du rétablissement dans la santé mentale. Cela dit, un consensus se dégage : il faut d’abord explorer l’aide à vivre avant d’en arriver à l’aide médicale à mourir.
S’intéresser aux conditions de vie de la personne
Pour illustrer son propos, le COSME a pris appui sur le cas fictif de Marc, déjà présenté dans le document de la consultation de la Commission. Il vit avec un problème grave de santé mentale, est isolé socialement et doit composer avec des conditions de vie précaires. Le cas d’espèce illustré par la Commission n’est pas un cas d’exception. Il est représentatif de la majorité des personnes qui fréquentent nos organismes.
Le fait que Marc soit isolé et qu’il se retrouve dans des conditions de vie précaires sont des éléments de contexte très importants dans le présent débat, qui renvoient à la nécessité de s’intéresser à de multiples facteurs (accès au logement, accès à l’emploi, recours à l’aide sociale) lorsqu’on aborde la question du rétablissement en santé mentale.
De plus, le COSME a rappelé une nouvelle fois que le système de soutien en santé mentale est déficient au Québec, en plus d’être sous-financé. Notre organisme est d’avis qu’une panoplie d’options pourraient être proposées à Marc avant de lui offrir l’aide médicale à mourir.
Insuffler de l’espoir
Il nous est aussi apparu important de saluer le travail des organismes communautaires en santé mentale qui insufflent de l’espoir au quotidien et contrent le désespoir des personnes. Les traitements pharmacologiques atténuent les symptômes, mais il est impératif de s’intéresser à tout ce qui entoure la personne, notamment ses conditions de vie et son réseau social. D’où la place primordiale de la communauté dans le parcours de rétablissement.
Dans ces circonstances, le débat sur la question doit se poursuive puisque nous n’avons ni position tranchée, ni propositions de balises entourant l’aide médicale à mourir pour les personnes vivant avec un problème de santé mentale. Le COSME souhaite un débat de société sur le fond avant de statuer sur les modalités.
Les recommandations du COSME
- Nous recommandons à la Commission de conclure avec prudence sur les enjeux entourant l’aide médicale à mourir pour des personnes ayant des troubles de santé mentale et d’encourager la poursuite de la réflexion.
- Nous recommandons à la Commission de déplorer l’état des soins et services de santé mentale et d’exiger la mise en œuvre d’un plan audacieux de financement et de mobilisation intersectorielle en santé mentale, basé sur un virage communautaire et le respect des droits humains.
Documentation
Intervention du COSME à la Commission : lien vidéo
Mémoire du COSME sur l’aide médicale à mourir : PDF
Intervention du ROBSM (notre membre de la Mauricie-Centre-du-Québec) à la Commission : lien vidéo